Des fois tu trouves ces pages illisibles
parce qu’il n’est pas question de ton village,
tu ne connais pas les êtres d’ici ;
dans ce livre, enlève les taches de suie
avec un coton imbibé d’eau de vie
ou d’alcool fabriqué avec des cannes à sucre.
Passe une lampe sur les recoins sombres
de la case à fétiches, près de la forêt tout en
crachant ta salive dans les paumes de tes mains.
Des feuilles caduques qui ne verront pas
la fin des saisons nouvelles
sont des palimpsestes nouveaux
Les enfants parlent français
Mais mes fragments si hachés
sont sans nationalité. Sinon celui du village congolais.
Mes fragments acquièrent la nationalité
du lecteur et passent les frontières des pays,
comme s’ils traversaient le temps dans tous ses états.
Dans les lieux de batailles,
là où les âmes se blessent et
se souviennent des vies interrompues
trop tôt et où l’homme recherche
les coteaux et les creux des villages
les fontaines de la vie.
A volte trovi queste pagine illeggibili
perché non è del tuo villaggio che si parla,
tu non conosci gli esseri di qui;
in questo libro, leva le macchie di fuliggine
con un cotone imbevuto d’acquavite
o d’alcol fatto con la canna da zucchero.
Passa una lucerna sugli oscuri anfratti
della capanna dei feticci, vicino alla foresta
sputando la tua saliva sui palmi delle mani.
Foglie caduche che non vedranno
la fine delle nuove stagioni
sono palinsesti nuovi
I bambini parlano francese
Ma i miei frammenti così sminuzzati
sono senza nazionalità. Se non quella del villaggio congolese.
I miei frammenti prendono la nazionalità
del lettore e passano le frontiere dei paesi,
come se traversassero il tempo in tutti i suoi stati.
Sui campi di battaglia,
dove si feriscono le anime e
ricordano le vite interrotte
troppo presto e dove l’uomo ricerca
le collinette e le valli dei villaggi
le fonti della vita.
Traduzione di Matteo Veronesi